samedi 30 mars 2013

Avant la longue route....






Petit article rapide avant d’entamer la Great Central Road.  On vient de parcourir 120 km pour aller de Leonora (où nous avons passé la nuit) à Laverton. Nous avons bien profité de nos derniers moments passés sur une route goudronnée et nous voilà parti pour 1000 km de piste et tôles ondulées pour rejoindre le célèbre Uluru. 
 On va à priori mettre 3 jours pour parcourir cette grande étendue durant laquelle nous allons voir plus de chameaux que d’êtres humains. En effet, il n’y a aucun village (ou villes) sur la route, seulement 3 pompes à essence et road house situés environ tous les 300 km. 

Après une journée passée à uluru, on va se remettre en chemin pour Alice Springs, mais pas par la route normale, ce serait trop facile. On va faire un petit détour pour aller voir le King’s Canyon, et nous allons sans doute mettre 3 jours de plus pour rejoindre Alice Springs.   

Petit paragraphe pour vous rassurer :
- On ne va sans doute pas faire la route tout seul, on a rencontré un couple de retraités suisses (côté allemand) qui va aussi faire la Great Central Road,
- On ne va sans doute pas dormir n’importe où, mais uniquement dans les «campings » situés à l’arrière des road House. C’est conseillé pour éviter les problèmes avec les aborigènes (qui viennent voler l’essence pour la sniffer).
- On a 40 l d’essence dans des bidons, bien cachés sur le toit.
- On a 30 l d’eau en bouteille avec nous et un gros bidon de 30l.
- On a de la nourriture en suffisance pour une grosse semaine.
- Deux personnes ont regardé la voiture hier, elle va bien.
- On a fait la vidange du radiateur hier pour rajouter du liquide de refroidissement et de l’eau distillé (et oui, je deviens un pro de la mécanique).
- Tout a été vérifié avant de partir, niveau d’huile moteur, de frein, transmission. Le filtre à air a été bien « nettoyé ».  La pression des pneus a été diminuée, adaptée au type de route.

Bref, tout va bien se passer, on a vraiment hâte de faire cette traversée. Cri est aussi excitée que quand elle a vu les dauphins.
On vous fait de gros bisous



jeudi 28 mars 2013

Esperance


Comment dire… Sans doute de loin notre meilleure expérience australienne.
Malheureusement le beau temps n’étant pas toujours de la partie, nous nous sommes dépêchés d’arriver là pour pouvoir profiter des deux seules belles journées annoncées. Mais quel week-end !



La région d’Esperance est réputée pour la qualité de ses parcs nationaux et de ses plages de sable blanc. La baie, de manière très générale, est en fait un archipel « Recherche Archipelago » (je ne voulais pas traduire, ça ne donne pas bien en français, même en anglais en fait) composé de 105 îlots, tout arrondis.
Nous parcourons près de 90 km pour arriver à un camping gratuit près de la plage, accessible uniquement en 4x4. On vous rassure, c’était pas 90 km de 4x4, juste les 20 derniers. Nous avons donc fait notre première vraie et chouette expérience de « outback road » (outback = bush), pour arriver dans un endroit magnifique où il n’y avait personne.



Arrivée dans la baie et début du sentier 4x4

Si quelqu'un pouvait nous dire ce que c'est comme bêbête, ce serait gentil. Pour info, ça vole, ce n'est donc pas une autruche

Nous avons passé notre première soirée sur une plage déserte, composée exclusivement de sable blanc (très fin, comme du sucre impalpable) et d’eau turquoise (et accessoirement d’algues par endroit, mais l’histoire ne le retiendra pas). Programme de la soirée : petit feu – tapenade et vin offert par notre ex-boss (cfr Margareth river) en apéro – grillade de poissons pêchés par François pour le souper. Le tout sous un magnifique ciel étoilé.



Coucher de soleil dans la direction opposée au soleil




La nuit s’est bien passée, malgré quelques frayeurs dues à notre grand isolement. François est à nouveau debout tôt pour pêcher, sa nouvelle grande passion. Quel bonheur de se lever et de descendre l’échelle, et d’être déjà sur la plage, dans notre petite baie tranquille. Au programme : ne rien faire. Je lis en faisant bronzette et François décide au bout de quelques minutes d’aller faire une promenade. Soudain …

Episode 1 (d’un tout nouveau genre, et je vais rentrer dans les détails, vous trouverez un résumé à la fin si vous ne voulez pas tout lire) :
Je lis, je lis, et décide de remettre de la crème solaire, le soleil tape pas mal à 10h. Soudain, j’aperçois dans l’eau quelque chose qui bouge et qui ne ressemble pas à une vague : il s’agit d’un aileron ! Je m’approche un peu plus, sans pour autant mettre les pieds dans l’eau. Il y a plusieurs ailerons, et vu leur façon de se déplacer, je me rends compte qu’il s’agit de … dauphins :-D Je me sens toute folle, comme une petite fille qui reçoit le cadeau de ses rêves pour Noël. Je saute dans tous les sens, en hurlant, en faisant des aller-retour entre le bord de l’eau et la voiture, ne sachant pas quoi faire, prendre une photo ou profiter qu’ils soient toujours là pour les admirer, décider de prendre des photos mais ne pas trouver l’appareil, trop d’émotions d’un coup. Et là je me rends compte que François est toujours en ballade ! Mais quel c**, quelle bête idée de se promener alors qu’il y a mieux à faire ! Je suis le déplacement des dauphins tout en tentant de les prendre en photos, ils bougent beaucoup les bougres, tout en hurlant après François qui n’est pas là, complété par des sauts de joie. Le bonheur absolu :-) Les dauphins font des allers-retours dans la baie, je me régale. François arrive au bout de 10 minutes, mais je suis encore à 50 m de lui, et il ne voit pas les dauphins. Donc je hurle « dauphiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiins » et enfin il court vers moi pour les admirer. Il a eu de la chance, ils sont partis 2-3 minutes après qu’il soit arrivé.

En résumé : j’ai vu des dauphins !




Ce qui restera dans nos mémoires "la plage aux dauphins" (j'ai chanté toute la journée "j'ai vu des dauphins" ! )



C'est donc là que nous avons passé la nuit



Après ce moment d'émotion, nous avons déménagé vers une autre baie, histoire de visiter un minimum la région. Nous nous sommes arrêtés dans la baie du Duc d'Orléans où nous avons fait une trempette dans l'océan (très brève pour moi), où François s'amusait à faire du body-board (comme un jeune chien fou). La majorité des plages de la région sont accessibles aux 4x4, ce qui permet de voir pas mal d'endroits très isolés inaccessibles par voiture ou vélo. Nous en avons donc profité pour faire une petite "ballade" au bord de l'eau. Le sable est tellement fin qu'on a pas l'impression de rouler sur du sable quand celui-ci est humide. Heureusement, les sensations sont plus "fortes" lorsque le sable est très sec : c'est comme rouler sur de la neige mais on s'en fout de rentrer dans quelqu'un ou quelque chose, la plage nous appartient !

Ça donne envie de se baigner n'est-ce pas ?!
Et pourtant François se lance

L'eau n'est pas turquoise ici, elle est bleue ciel

"C'est l'amouL à la plageuh ... ahoutchatchatcha"



François le maigrichon (non il ne rentre pas son ventre, pour les mauvaises langues)
Parés pour Paris - Dakar

Hé oui, parfois je conduis :-)



Fin de journée, nous avons fait une petite promenade sur les hauteurs du coin, histoire d'admirer la région et de dérouiller les jambes après autant de voiture. Le paysage est magnifique avec toutes ces "boules" de granite qui émergent de l'eau.




Un gros coquillage


3ème journée dans la région et nous bougeons à nouveau, pour voir la célèbre "Lucky Beach", cataloguée comme étant la plage avec le sable le plus blanc d'Australie. Pour cela, nous devons entrer dans le parc national "Cape le Grand" et payer 11$. La route semble encore longue jusqu'à la plage mais le décor en vaut la peine : la plaine est plate et remplie de ce qui semblent être des buissons (aucun arbre à l'horizon) et d'énormes monticules granitiques de plus de 200 m de haut surplombent le tout. Petit cours de géologie, ces monticules sont composés de granites et de gneiss du Précambrien (minimum 600 millions d'années, ce qui est très vieux). Durant le Miocène, le niveau marin étant beaucoup plus haut que maintenant, la mer recouvrait tous ces monticules, ce qui causé la formation d'importantes grottes au sein de ceux-ci (comme vous pourrez le voir sur des photos ultérieures).
Tout ça pour arriver à la plage et au camping. La plage est superbe, l'eau turquoise, et le camping et la plage sont envahis par les kangourous, à notre grand plaisir :-)

Maman kangourou et son petit qui mangent les restes en-dessous de notre table
Saut de kangourou en direct (il faut l'avouer, cette façon de se déplacer est très étrange)








A nouveau une petite randonnée, allant de plage à plage, pour admirer falaises et autres spécimens étranges. Pour nous avançons dans la découverte de la région d'Esperance, plus les paysages sont grandioses et magnifiques.


Gros lézard qui a foutu une trouille énorme à François







Il est temps de quitter la région (un orage est prévu pour la fin de journée et on en a marre de la pluie) et de se diriger vers le Nord, vers Kalgoorlie. A croire qu'on devient sportif, on s'arrête en chemin pour faire une dernière randonnée. Nous escaladons le Frenchman Peak, toujours dans le parc national, qui, parait-il, offre une vue splendide sur la région. Et de fait, une fois arrivé au sommet (264m), le spectacle est parfait. Et le plus impressionnant, le sommet est en fait constitué d'une grotte, dans laquelle on peut aller et sur laquelle on a pu monter !

Nous aimons prendre des risques
La montée est rude mais nous la faisons en moins de temps qu'indiqué par les guides : on est vraiment sportif !
Vue sur le paysage à partir de la grotte




La voiture est tout en bas

François, détendu, prend la pause au bord du vide

La détente au bord du vide, je ne connais pas



Notre nouveau style de vie est relativement sain (hormis toutes les crasses que nous mangeons, mais nous n'avons pas touché à une bière ou de l'alcool depuis une éternité), et nous prenons le rythme du soleil : réveillé tous les jours vers 6h30 et couché à maximum 20h30 (il fait noir dès 18h30, et un peu trop froid pour s'éterniser dehors).


Le week-end paradisiaque est fini et nous sommes maintenant à Kalgoorlie.
Nous ne savons pas si nous aurons le temps et l'occasion (peu de réseau dans ce coin perdu) pour vous donner des nouvelles avant la suite de notre périple : nous nous mettons en route demain matin vers les villes perdues de Leonora et Laverton, avant de prendre la célèbre "Great Central Road", d'ici 3 jours maximum. Cette route permet de rejoindre le célèbre site "Uluru" (Ayers Rock) sans devoir passer par Adélaïde ou Darwin (pas du tout notre coin). Le côté excitant de cette aventure est que cette route n'est praticable qu'en 4x4 et fait plus de 1000 km. Et c'est difficilement réalisable de la parcourir en moins de 3 jours. Nous verrons ce que ça va donner :-)
On vous fait de gros bisous !!